Les métiers anciens
LES GOUËMONIERES
« Dans les lieux escarpés, le cueilleur de goémon doit s’avancer jusqu’à l’extrême limite du rivage, recevoir le choc de la lame, escalader, pieds nus, les pointes déchirées, courir le risque d’être précipité depuis des hauteurs prodigieuses… Ce n’est rien encore. Dans les lieux les plus escarpés et où l’on ne saurait parvenir, les obstacles sont tournés. Les roches surplombant l’abîme ont été percées. À ces ouvertures ainsi obtenues, on fixe des poulies soutenant des cordes terminées par des crochets. Avec l’aide de ces appareils, il est possible de ramener une grande abondance de goémon qui, dans ces réserves naturelles, est toujours amoncelé en quantités immenses. Mais, le plus souvent, ce sont des cueilleurs courageux qui, osant se confier à la solidité des cordages, descendent, ainsi suspendus, au fond des gouffres, forment de lourds paquets, et les rapportent attachés à leur ceinture !!!… C’est, à peu de chose près, imiter les chasseurs norvégiens dénicheurs d’oiseaux marins. C’est encore risquer sa vie pour un bien maigre salaire. Il ne faut cependant pas oublier que, depuis l’établissement des usines de produits chimiques, une certaine aisance s’est répandue dans le pays. Les habitants, accoutumés depuis l’enfance à une vie excessivement pénible, regardent comme un surcroît de fortune ce métier qui occupe tant de bras trop faibles pour la pêche »
Texte : Valentine Vattier d’Ambroysie en 1869
Tableau : Georges Clairin : Les brûleuses de varech (1882)LA GENEALOGIE EST L’HISTOIRE DES HOMMES ET DES FEMMES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI